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La FCPE Nord

Retour de la visio conférence avec Madame la Rectrice le 5 mai

Vous trouverez dans le texte suivant les questions posées par la FCPE du Nord à Mme Cabuil, Rectrice de l’Académie du Nord, ainsi que les réponses qui nous ont été apportées.

C’est d’abord un sentiment de déception que la FCPE du Nord a exprimé à Valérie Cabuil, Rectrice de l’académie.
Alors que notre société subit une crise sans précédent, il était plus que nécessaire que les équipes pédagogiques et les parents aient du temps pour s’entretenir sur les conditions de réouverture des écoles. Notre bilan est : plus de 70% de nos conseils locaux n’ont pas été associés à l’élaboration préalable des conditions de reprise. De la même manière, alors que nous avions demandé la tenue des conseils d’école et des conseils d’administration, c’est plus de 60% des établissements qui ne le feront pas avant la reprise du 12 ou du 18 Mai. Nous ne blâmerons pas les chefs d’établissements, néanmoins notre gouvernement a provoqué cette situation en précipitant l’ouverture des écoles et en transmettant tardivement les consignes sanitaires.

Puis c’est un sentiment de grande inquiétude qu’a exprimé la FCPE du Nord. L’ensemble de la reprise se repose sur des règles qui se veulent flexibles et locales. Force est de constater : Notre éducation n’est plus nationale, n’est plus régionale, même plus locale mais avec des fonctionnements ou des critères différents en fonction des écoles. Quelle aberration lorsqu’une ville possède deux écoles primaires, côte à côte, l’une privée et l’autre publique, avec l’une qui proposera de scolariser tous les enfants et l’autre qui mettra des critères de sélection. En absence de règles claires, précises et réalisables qui auraient dû être définies au niveau national, nous assistons à un déchirement entre les parents, les chefs d’établissements, les équipes pédagogiques et les mairies. Ces tensions laisseront des séquelles et auront altéré les relations de confiance qui avaient mis si longtemps à s’établir. Espérons que cela n’aura pas de conséquence, lorsque nous devrons travailler tous ensemble aux conditions de reprise pour la rentrée 2020 qui se fera certainement en mode dégradé.

Les deux piliers sur lesquels reposaient la réouverture des écoles étaient : le volontariat des parents et la réussite éducative des élèves. Finalement, des catégories prioritaires ont été fixées pour accueillir les enfants : enfants de soignants, forces de l’ordre, enseignants, commerçants, enfants dont les parents travaillent tous les deux (sans possibilité de télétravailler). Comment vont-ils être choisis parmi ces catégories ? Est-ce que les enfants décrocheurs seront prioritaires sur tous les autres ?

Tous les enfants ne pourront pas être accueillis et nous le sentons sur le terrain, il y aura beaucoup de mécontents. Est-ce que les établissements sont prêts à délivrer des attestations chaque semaine aux parents indiquant que leurs enfants ne peuvent pas être accueillis afin de justifier la nécessité de garder son enfant ?

Certaines écoles invitent à se positionner sur la scolarisation de leur enfant jusqu’aux vacances d’été de façon définitive… Toutefois à partir de juin, les conditions ne seront plus les mêmes pour les parents (sur le plan sanitaire et sur le plan professionnel car la reprise des activités professionnelles s’effectuera au fur et à mesure). Les parents devront revoir leur position quelques jours ou semaines après le 12 Mai. Est-ce que leurs enfants seront alors acceptés à l’école après cette date ?

Les parents pensent que conjuguer conjointement l’enseignement présentiel et distanciel, apparait être un exercice difficilement réalisable pour les enseignants et craignent une dégradation de la qualité des enseignements distanciels.

Les conditions de beaucoup d’examens nationaux ont été aménagées, privilégiant le contrôle continu. Seule l’épreuve du Bac Français est actuellement maintenue. Nos parents et nos lycéens de première s’inquiètent énormément. Puisque la décision a été prise de ne rouvrir les lycées qu’en juin (sans garantie), ne faudrait-il pas arrêter la torture psychologique pour ces élèves qui s’inquiètent et qui n’ont pas les conditions nécessaires indispensables à la préparation d’un examen. La FCPE du Nord demande l’annulation des épreuves orales du Bac Français prévues à la fin du mois de Juin.

L’accompagnement psychologique de nos enfants a été clairement sous-estimé, notamment pour les plus petits qui se trouveront face à un enseignant qui devra nécessairement garder son masque pour se protéger. Le caractère anxiogène de cette situation nécessite d’accompagner les enseignants par des professionnels aptes à prendre en charge le stress des enfants. A défaut, n’aurait-il pas fallu prendre du temps et dispenser des formations aux enseignants par des psychologues scolaires ?

Nous avons aussi beaucoup d’inquiétudes concernant les modalités d’obtention des examens en contrôle continu. A ce jour, les chefs d’établissement n’ont pas les décrets sur lesquels s’appuyer. A quel moment cette information sera-t-elle transmise ?

Enfin nous recevons aussi beaucoup de courriers concernant les élèves de terminale qui ont entre 9 et 10 de moyenne générale ? En fonction des établissements, un même élève pourrait très bien avoir 10 de moyenne dans un lycée et 9 dans un autre. Nos parents et leurs enfants ont besoin de manière urgente de réponses sur les règles qui seront prises ? Devront-ils passer la session de septembre ? Attendre les commissions d’harmonisation provoquant une anxiété croissante et difficilement supportable par nos élèves.
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Voici un résumé de nos échanges avec le Rectorat.

  • Concernant la date d’ouverture des écoles fixée au 12 Mai :
    Mme Cabuil rappelle qu’il était nécessaire de définir une date pour le déconfinement et qu’il fallait donc que l’école redémarre dès cette date pour accompagner les parents qui retournent au travail.
  • Concernant la participation des représentants des parents d’élèves aux modalités de réouverture des établissements scolaires :
    Mme Cabuil regrette que dans certains établissements les parents n’aient pu être associés aux discussions sur les modalités de réouverture. Elle annonce que les parents doivent continuer à être consultés même après la réouverture, ils sont force de proposition. Des conseils d’école ou des conseils d’administration exceptionnels doivent être tenus.
  • Concernant les différences en terme de modalité d’accueil dans les écoles :
    Mme Cabuil aurait préféré des règles nationales, mais annonce qu’il était difficile de faire autrement. Il y aura des publics prioritaires mais l’objectif est de pouvoir faire rentrer progressivement tous les enfants. Il y aura une grande variabilité de situations, fonction des capacités d’accueil des établissements dans les conditions sanitaires préconisées. Il y aura effectivement différents critères selon les écoles pour limiter le nombre d’élèves accueillis. Le rectorat le déplore, mais dans les circonstances actuelles il était impossible de mettre en place des règles qui n’auraient pas été applicables. Le rectorat annonce que des associations/des municipalités devraient proposer durant les prochaines semaines des activités sportives et culturelles pour faire augmenter les capacités d’accueil tout en respectant les consignes sanitaires et dans un cadre de mobilité réduite. L’objectif est de prendre en charge tous les enfants. La priorisation ne doit pas s’inscrire dans le temps.
  • Concernant l’organisation des enseignements présentiels ou distanciels :
    Mme Cabuil a annoncé que le retour des enseignants en classe ne devrait pas impacter la qualité de l’enseignement distanciel. Des enseignants ne retourneront pas dans les écoles (personnels fragiles ou vivant avec des personnes à risque vis à vis du coronavirus). Ils prendront en charge l’enseignement à distance. Si les effectifs n’étaient pas suffisants, le rectorat n’hésiterait pas à mobiliser les brigades de remplacements.
  • Concernant nos questions sur les élèves à besoin particulier :
    Le rectorat confirme qu’ils pourront bénéficier de leur AESH dès la reprise sauf si celui-ci/celle ci est considéré comme une personne fragile vis à vis du coronavirus ou vivant avec des personnes à risque ou si l’enfant n’est pas apte à respecter la distanciation avec son AESH. Suite aux remarques de la FCPE, le rectorat étudiera le problème des enfants déficients auditifs qui ne pourraient suivre la lecture labiale de l’enseignant à cause de son masque.
  • Concernant l’oral du Bac de Français :
    L’oral du bac français s’inscrit dans un cadre national et le rectorat confirme le maintien de cet examen selon les modalités annoncées et sous réserve des conditions sanitaires.

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