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La FCPE Nord

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Déclaration Liminaire FCPE au CAEN du 12 février 2020

Cette déclaration liminaire a été réalisée conjointement par la FCPE du Nord et la FCPE du Pas de Calais.

Depuis quelques semaines maintenant, nos enfants passent les nouvelles épreuves communes de contrôle continue ou E3C. La FCPE avait lancé plusieurs alertes depuis le mois de décembre sur l’impréparation de la réforme des lycées et sur la nécessité de faire une pause. Mais, alors que celles-ci ne sont pas encore achevées, la FCPE reçoit quotidiennement des messages pour signaler la détresse de nombreuses familles et alerter de dysfonctionnements dans l’organisation de ces épreuves.

Tout d’abord, il apparaît que les établissements présentent des difficultés à organiser ces examens : la gestion des salles est compliquée. Le syndicat des chefs d’établissement a d’ailleurs fait le même constat jugeant l’organisation des épreuves trop lourde. Les convocations aux examens arrivent tardivement. Les aménagements et la mise à disposition de salles pour les élèves à besoins particuliers est aussi problématique dans plusieurs établissements de la région.

Comme on pouvait s’y attendre, les examens n’étant pas organisés le même jour dans chaque établissement, les sujets sont rapidement disponibles sur les réseaux sociaux comme instagramm. Alors que l’éducation nationale n’avait pas autorisé l’ouverture de la banque nationale de sujets aux élèves, ces derniers peuvent les retrouver sur Internet. C’est une rupture totale d’égalité et cela ne préserve aucunement le caractère national de l’examen. En effet, les premiers élèves ayant passé les épreuves n’ont pas eu accès aux sujets diffusés les jours suivants.

De la même manière, les consignes de révision, données par les enseignants divergent d’un établissement à l’autre : souvent bienveillantes, ces consignes indiquent plus ou moins précisément le périmètre des révisions à effectuer pour répondre aux sujets d’examen ; à l’inverse lorsque les consignes de révision sont absentes ou moins précises, les élèves sont alors moins informés que d’autres. Cette nouvelle formule du baccalauréat se voulait plus juste et c’est pourtant l’inverse qui a lieu. Depuis l’application de cette nouvelle réforme, nos enfants sont sous stress constant.

Cette réforme menée en « marche forcée » a été imposée aux élèves, à leurs parents et aux enseignants et la précipitation dans sa mise œuvre n’a pas laissé suffisamment la place aux dialogues. On assiste alors, dans de nombreux établissements, à divers mouvements de contestations qui renforcent l’angoisse des élèves et de leurs parents. Nos enfants servent aujourd’hui de « cobayes » à une expérience dont le protocole de mise en œuvre n’était pas suffisamment abouti. Ces épreuves ne sont pas encore terminées et pourtant nos enfants doivent déjà se préparer aux prochaines échéances.

Nous, FCPE du Nord et du Pas de Calais, menons le constat amer que nous sommes en train de perdre confiance en notre école. Nous appelons de manière urgente à rétablir un climat serein de travail pour les élèves, à moins d’examen et à moins de stress.

Nous avons aussi d’autres inquiétudes qui portent sur les documents reçus par les élèves de seconde concernant les procédures d’orientation et le choix des options pour la première. Dans ces documents sont rappelées les sept spécialités proposées par la majorité des lycées (histoire, géographie, mathématique, physique, chimie, etc…). Mais les autres spécialités possibles (5 autres sont normalement disponibles), citées comme «rares» dans ce document, ne sont aucunement mentionnées, obligeant les élèves et les parents à mener leurs propres investigations. Nous souhaiterions qu’un document plus complet soit transmis aux élèves et à leurs parents leur permettant de faire un choix pleinement éclairé dans le cadre de leur orientation.

Nous aimerions porter aussi à votre attention un autre sujet primordial, les absences d’enseignants non remplacées. En effet, nous alertons et nous nous mobilisons depuis plusieurs années sur cette problématique qui ne fait que s’amplifier avec les années. Cette problématique aujourd’hui est d’autant plus alarmante que le contrôle continu prend une place grandissante dans l’obtention du baccalauréat. Les chiffres sont alarmants ,un seul exemple, dans un lycée d’Arras un professeur ayant des classes examens est non remplacé depuis 17 semaines, et nous ne ferons pas ici la liste de ces cas qui ne sont plus rares et qui ne préoccupent pas l’administration. Quid de l’obligation de continuité du service public ? Autre question, comment seront récupérées les heures de cours manquantes pour les élèves en situation d’examen ? Les absences de courte durée (inférieures à 15 jours) et remplaçables à l’interne sont aussi récurrentes et trop fréquentes, et ne sont en vérité quasiment pas remplacées. Nous dénonçons à nouveau ce système que nous savions être non fiable et que nous n’avons jamais cautionné. Nos enfants, doivent avoir la totalité des heures d’enseignement dues ! Il faut mettre en place de manière urgente les conditions de remplacement pour permettre la récupération de toutes les heures de cours perdues.

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